Nous voici à l’aube d’importantes cérémonies de commémoration d’un des plus grands conflits, d’un des plus meurtriers que les hommes aient jamais connus.
Nous voici à la veille de la commémoration du centenaire de la guerre 14/18, la Grande Guerre ainsi qu’on a coutume de l’appeler mais qui ne fut grande que par l’horreur, la désolation et par le nombre des victimes: des millions des deux côtés du front.
Mais qu’un pays en envahisse un autre et, aussitôt, l’étendard de la résistance se lève. Les hommes se dressent, chair contre fer, vie contre mort.
Les hommes meurent « pour la patrie », chacun pour la sienne… Et, heureusement, cent ans plus tard, les petits-fils des combattants vivent en harmonie dans une union européenne dont on oublie trop souvent qu’elle est synonyme de paix durable pour notre continent.
A vous tous, réunis ce matin autour du Monument aux Morts, je souhaite exprimer combien votre présence atteste de l’intérêt que les habitants de notre commune portent à cette cérémonie du souvenir.
L’Armistice de 1918, qui mit fin aux souffrances de millions de familles, permit de reconstruire la démocratie. Mais, comme nous le savons tous, la « Der des Der » a été suivie de la Seconde guerre mondiale, puis par de multiples conflits dont la liste serait trop longue à énumérer ici.
Commémorer l’anniversaire de l’Armistice, c’est accomplir un devoir de mémoire essentiel.
C’est exprimer notre reconnaissance, notre respect, notre admiration à toutes celles et ceux qui ont combattu pour notre pays, nous léguant des valeurs inestimables de courage, d’engagement et de solidarité.
Rappeler le prix de la terrible victoire de 1918, c’est dire l’impérieuse nécessité de protéger ces principes pour lesquels trop de sang fut versé.
Si ce jour est important par le devoir de mémoire qu’il nous impose, il est aussi l’occasion de lancer un message de paix.
Nous avons la chance, au sein de l’Union européenne, de ne plus avoir vécu de guerre depuis plus de 65 ans. Cela constitue la plus grande période sans conflits que nos pays n’aient jamais connue. Nous avons su, jusqu’à présent, tirer les leçons de l’Histoire.
Notre réussite ne s’étend pas, malheureusement, à l’ensemble des régions de notre monde. Des conflits sont en cours, aujourd’hui, un peu partout dans le monde. Alors que ce jour doit être celui de la paix, nous ne pouvons, sans aucune prétention, qu’inciter tous les peuples en guerre à s’inspirer de l’exemple européen.
Mesdames, Messieurs,
Il y a tout juste un an, je vous faisais part de mon inquiétude face la montée du nationalisme et du repli identitaire au nord du pays. Je suis un peu plus rassuré aujourd’hui en constatant qu’en Flandre, la marque « Belgique » semble à nouveau séduire une majorité de néerlandophones… L’avenir de notre pays se jouera lors des élections législatives de 2014 et dépendra essentiellement du choix que poseront les électeurs belges.
La paix commence par le respect mutuel. L’Histoire n’est utile que si on s’en sert pour mieux appréhender le présent. Les anciens combattants, vers lesquels se tournent nos pensées aujourd’hui, ne seront donc pas morts pour rien si nous continuons aujourd’hui à profiter de leurs enseignements.
Je voudrais que l’enthousiasme de nos soldats morts pour la paix soit un exemple pour les hommes de 2013 : partir à la conquête d’une société qui demande plus de justice et de solidarité.